Le parc de la Briantais au 18ème siècle

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L'actuel Château de la Briantais, bâti vers 1860, marque l'ultime étape d'une évolution complexe, celle d'un ambitieux projet né vers le milieu du 18ème siècle.

Le lieu, qui aurait été en 1648 la possession d'un certain Charles Cheville, chanoine de Saint-Malo, est mentionné en 1703 sur une carte du clos poulet. C'est probablement la Mettrie de la Briantais situé en la Flourie qui sert en 1709 de maison de campagne au négociant malouin Henri Poitevin des Ormes.

En 1750 Michel Picot de Presménil achète le domaine. Originaire d'une famille connue et enrichie dans le négoce.

C'est sans doute vers 1760 qu'est entrepris un projet de château.

La composition du parc est ainsi faite :

Une perspective orientée en direction de la Rance, prenant pour point de mire la tour Solidor, la transformant ainsi en une lointaine fabrique dans l'arrière du paysage.

Cet axe principal est recoupé par deux autres, le premier servant d'avenue d'arrivée, le deuxième séparant le jardin bas d'une terrasse supérieure. C'est sur cette terrasse qu'apparaîtra au 19ème siècle le deuxième château.

En contrebas, deux petits bâtiments en symétrie, d'élévation identique, viennent caler la composition. Celui à l'ouest en ruine sert de château, celui à l'est, près des murs d'enceintes, abrite les communs.

Un relevé de 1775, ainsi qu'un plan de 1799, font apparaître dans l'axe des jardins, une terrasse maçonnée d'une longueur de plus de cent mètres qui surplombe le glacis en pente vers le rivage. À l'heure actuelle, il ne subsiste que l'extrémité nord encore appelée en 1835 "la Galère". Par effet de perspective, cette fabrique devait prendre l'aspect d'un môle avancé dans l'estuaire de la Rance.

En contrebas, entre les rochers, une porte d'eau permet à marée haute un accès direct en barque.

Dans le bois voisin, une saignée dans les rochers, permet un accès à une glaciaire, luxe réservé aux grandes demeures, au-dessus une fontaine assortie d'un lavoir.

Une chapelle édifiée en 1778 au sud-est, au milieu du labyrinthe, ainsi qu'un grand balcon de ferronnerie formant belvédère sur la Rance, achèvent d'embellir au 18ème siècle un jardin aux multiples vues sur mer, vanté par Chateaubriand dans ses mémoires d'outre-tombe.

Le parc correspond aux caractéristiques des jardins réguliers de l'époque ou l'on peut distinguer.

Suivant l'inventaire fait lors de la Révolution, l'affectation des parcelles est la suivante :

Texte et images de Vincent Lurton

Le château de Picot de Presménil

Le château du 18ème siècle, actuellement en ruines, est un édifice d'à peine vingt mètres de long et de sept mètres de profondeur.

Les petites dimensions de ses pièces et leur hauteur sous plafond réduite le rattachent à la mode chère au 18ème siècle des pavillons de jardin, ermitages ou bagatelles. Le château inhabité sous la révolution, vendu comme bien national en 1800, est délaissé et l'ouverture du parc au public entraîne la construction d'une porterie.

Le domaine parvient en 1818 dans les mains de Périer de Hauterive, famille créole originaire de l'île Bourbon (actuellement la réunion). Ces derniers tentent d'y recréer l'ambiance des maisons de planteur. Les ailes du château sont surélevées, une varangue est ajoutée devant le corps central et une colonnade devant la chapelle. Dans le pignon nord, une porte-fenêtre néoclassique procure désormais une vue sur la Rance. Des gardes corps de fonte ajourés enjolivent les fenêtres dont les entourages sont peints en ocre jaune et les persiennes en bleu vert. Le cadastre de 1835 résume l'ensemble de ces travaux. Une petite maison de jardinier bâtie au nord-est de la cour arrière, des dépendances au sud escamotées derrière les murs de petites cours latérales et un colombier carré édifié dans l'axe sur la terrasse supérieur.

Quelques photos

 

La Chapelle construite en 1778

Photo Jean Pierre Lebel

Ce qu'il reste du château de picot de Presménil

Photo Jean Pierre Lebel

Jolie porte latérale du vieux château

Photo Jean Pierre Lebel

19ème siècle 20ème siècle

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